Aux USA, les podcasts d’actualités locales ont le vent en poupe. En concurrence avec Facebook qui mise gros sur l’info et les interactions locales pour assurer l’avenir du réseaux social. En France, les sites Actu.fr (Groupe Publihebdos et Sipa Ouest-France) se développent dans toutes les régions. Le quotidien régional Le Dauphiné Libéré produit chaque jour 4 à 6 sujets audio, qui, compilés sous la marque « Les Sons de L’Actu » forment une série de podcasts, hébergés et monétisés par Acast et auxquels il est facile de s’abonner et de s’accoutumer.
Une nouvelle forme d’accès à l’info locale audio
Ces reportages se distinguent des flashs des radios locales disponibles en podcasts replay en ne développant qu’un sujet à la fois. Tout cela préfigure une nouvelle forme d’accès à l’info locale audio au nez et à la barbe des radios. La presse écrite peut compter sur les ressources de nombreux journalistes professionnels et de lecteurs friands de podcasts.
Lorsque les audiences des podcasts d’actu seront significatives, la publicité (pre-roll, sponsoring) commencera générer des revenus pour rentabiliser tout cela. L’étape suivante sera sans doute un paywall qui permettra de monétiser ces contenus dès lors que l’usage sera démocratisé. Il est donc probable qu’un jour les auditeurs paieront pour écouter les infos locales que leur radio préférée leur aura livré gratuitement durant des dizaines d’années. Comme c’est déjà le cas avec les abonnements payants aux plateformes de streaming (Deezer, Spotify…)
La radio doit se battre pour maintenir son leadership sur l’audio de proximité.
Les radios locales, sont attaquées de tous les côtés : par une myriade de producteurs de podcasts natifs, par les plateformes de streaming musical et aussi par les réseaux sociaux sur lesquels « l’information » et les distractions produites par les utilisateurs eux-mêmes circulent très vite. La radio doit se battre pour maintenir son leadership sur l’audio de proximité. Ce sera plus coûteux et donc moins rentable qu’un robinet à musique ponctué de quelques speaks en voice track, mais les radios devront s’adapter très vite à ces nouveaux usages. Le salut viendra sans doute de la force de la marque média, du traitement du direct et d’un mix subtil entre divertissement, musique et informations locales.
Michel Colin
Mediatic Conseils