L’IA impose déjà à l’industrie radiophonique d’organiser rapidement de nouvelles règles éthiques et stratégiques

Tout le monde est pris de court par la rapidité du développement des applications d’Intelligence Artificielle, dans les médias et en radio en particulier. Avant que l’état, le régulateurs, les syndicats et organisations professionnelles ne réagissent, les radios devront rapidement faire des choix stratégiques et éthiques.

 

Les radios devront garantir des process de contrôle pour limiter les risques liés à l’automatisation de la diffusion de contenus

 

Nous devons être conscients des opportunités mais aussi les risques”,   Olle Zachrison (News Commissioner at Swedish Radio).  « L’intelligence artificielle doit être utilisée au service d’une amélioration des programmes, avec de contenus journalistiques vérifiés mais plus rapidement délivrés ».

 

 

 

Définir des objectifs d’utilisation de l’IA, pas pour remplacer mais pour améliorer les contenus radio.

 

 

 

 

Il sera probablement rapidement indispensable que tout usage de l’IA fasse l’objet d’une mention « contenu produit par l’IA« .

Les radios pourront aussi choisir de valoriser leur crédibilité acquise au fil des années et la garantie de transparence que la marque radio véhicule en diffusant de messages d’auto-promotion indiquant par exemple « tous les contenus que vous écoutez sur notre radio sont contrôlés et exprimées par de vrais humains » !

Wilfrid Tocqueville, le patron de Sweet FM fait remarquer : «  En France, l’ARCOM impose que le programme local des radios soient effectués par des personnels salariés des sociétés autorisées. Cela permet au régulateur de vérifier que les radios salarient réellement du personnel affecté à l’antenne. L’ARCOM exigera probablement que les contenus soient réalisés par de vrais humains !« .

L’activité la plus délicate à réguler sera celle de la production publicitaire.

La multiplication des applications de text-to-speech, la production complète de spots en 2 minutes à partir d’un simple brief, l’impossibilité de faire la différence entre une voix de synthèse et une voix humaine, la possibilité d’hyper-personnaliser des spots avec de multiples versions d’adresses par exemple… Toutes ces technologies vont mettre à mal l’industrie de la production publicitaire audio ; concepteurs-rédacteurs, comédiens, producteurs, techniciens… Les pétitions actuelles contre l’utilisation des voix de synthèse ne pourront malheureusement que ralentir le processus de transformation des usages. C’est sur le terrain de la protection des droits qu’il faudra être solidement défendu.

Tous les atouts des comédiens professionnels tombent les uns après les autres. Si aujourd’hui il est encore possible de faire jouer par des merveilleux comédiens des scènes pleines d’émotions et de passion perceptible, le marché se contentera vite de la diversité des voix de synthèse et surtout de la facilité et de la rapidité d’exécution. D’autant que le marché local de la publicité radio pourrait même bénéficier d’une plus grande diversité créative et de meilleures voix grâce à l’usage de l’Intelligence Artificielle.

Comme l’a lâché Ralph van Dijk, le patron du grand studio EarDrum  » Tant que ce n’est pas pire que ce que l’on peut entendre aujourd’hui… ».

 

Michel Colin
Mediatic Conseils